Stefan Botez

Stefan, c’est le post-communisme, le post-capitalisme, le post-apocalypse. Sa caméra, c’est une lumière bleue sur les ruines.

Cadrage sur les débris d’une statue géante effondrée, ses morceaux dans le marais, sa chair de marbre, sous les arbres qui penchent la lumière. Focus sur les algues et lichens qui rampent sur le granit, s’accrochent à la surface rugueuse pour lui créer une nouvelle peau. Zoom sur les nodules des lichens, ces plantes sans racines qui naissent de la poussière, et pourtant remontent les époques.

Stefan crée des espaces-temps, dans lesquels il essaie des corps d’homme, poursuit les fantasmes éternels. Ogres des contes, héros des mythes, rois des légendes, sages des chants, laissés-pour-compte. Des garçons portent les habits de leur mère, des ados empereurs de l’univers. Des adultes à la chevelure d’ébène, des vieillards dansent sous les arbres. Des images qui fondent sous une lumière trop brève.

Stefan Botez est un artiste visuel qui se sert principalement de la vidéo. D’autres pratiques font surface dans son travail, comme la performance, l’installation, le dessin et la photographie. Formé en architecture à Bucarest et en arts visuels à la HEAD, ses intérêts s’articulent autour du genre, de la masculinité, du désir. Il envisage sa pratique vidéo comme une pratique documentaire qui interroge le voyeurisme, mais essaie aussi de trouver le narratif dans le document. À L’Abri, il compte développer sa pratique en investiguant les relations entre vidéo et performance, et expérimenter avec des pratiques curatoriales. Son travail a été exposé notamment au MNAC Bucarest, au Kunstraum Walcheturm Zurich, et à HAU, Berlin.