Pour ce grand final à L’Abri, de 19h30 à 22h, deux performances immersives vous attendent, rendant hommage aux sonorités des synthétiseurs.

Les artistes suisses Yatoni et Ivory A Ivy se connaissent bien. Le premier combine ses compétences en musique, développement de jeux vidéo, ingénierie sonore et réalisation pour créer des projets à l’intersection du théâtre et du numérique ; le second est un talentueux musicien, qui s’est imposé dans la sphère du hip-hop et du hip-hop alternatif, grâce à un mélange contagieux de rythmes entraînants, de paroles perspicaces et d’un style vocal unique. Tous deux ont évolué dans la scène musicale fribourgeoise autour du label Strecke, il y de cela quelques années. Leurs trajectoires se sont croisées au sein d’un écosystème sonore en constante réinvention, où les formats et les codes étaient sans cesse redéfinis. Plus tard, chacun a été artiste associé à L’Abri, à des moments différents, avant de se retrouver pour ce projet commun, sous la forme d’une performance qui sera présentée en clôture de The Open Synth Lab dans le cadre du festival.

Une performance qui floute les frontières entre le physique et le numérique, où la chaleur des machines analogique rencontre l’esthétique ultra-référencée du son digital contemporain. Une collision entre textures brutes et hyper-produites, où l’organique se mêle à l’artificiel, où les imperfections des circuits s’entrechoquent avec la saturation du web. Une live qui joue également avec les idées préconçues : d’une part, le purisme des synthétiseurs analogiques, souvent perçues intemporels, presque sacrés et, d’autre part, la musique numérique, jugée froide, immédiate et saturée. Ici, aucune hiérarchie : les deux s’affrontent, se contaminent, se réconcilient dans une musique qui assume aussi bien la « saleté » du numérique que la chaleur du hardware, où le glitch et l’erreur sont aussi précieux qu’un signal parfaitement maîtrisé.

En un mot, un live conçu comme une réconciliation sonore : celle du hardware et du software, du propre et du sale, de la nostalgie analogique et du chaos numérique.

Plus tard dans la soirée, Boodaman, figure de proue de la musique électronique analogique en Suisse et fondateur de l’association ADSR, prendra place derrière ses machines modulaires, sculptant des paysages sonores d’une précision inouïe. À chaque nouvelle performance, il redéfinit les frontières du possible, offrant une expérience où la technologie devient l’extension de l’âme de l’artiste.

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